Le répit aux proches-aidants
Depuis la journée de l’accident de Steve j’ai toujours été à son chevet jusqu’au retour à la maison. Les 5 mois à Montréal ont été une adaptation. Au début c’était très rock n’ roll, spécialement pour la vie de couple et la vie familiale. J’ai également deux autres filles. Je ne souhaite pas ça à personne. Plusieurs personnes sont venues me supporter à Montréal. Une chance, sinon j’aurais pu me retrouver à côté de lui, à l’hôpital. J’ai perdu beaucoup de poids durant cette période.
De retour à la maison, j’ai dû m’adapter à la nouvelle routine de Steve. J’étais 24h/24 avec lui pour qu’il réapprenne à vivre au quotidien. Depuis, ça a diminué parce qu’il a l’essentiel pour fonctionner. Je passe quand même plusieurs heures par jour pour l’aider à s’organiser et lui remémorer ses rendez-vous, ses tâches et pratiquement tout. Je dois lui faire plusieurs rappels parce qu’il oublie vite. J’ai dû également l’accompagner afin qu’il accepte qu’il ne pouvait plus jouer son rôle de père comme avant. Ça a été un gros deuil pour lui et ça l’est encore. Je crois que ce sera le travail d’une vie d’accepter ses limitations et faire le deuil de son ancienne vie.
Être proche-aidante et mère, c’est de penser constamment à son enfant. Même lorsque je ne suis pas physiquement avec lui, je connais tellement bien ses routines et ses limitations qu’il occupe mes pensées à tout moment. Les activités et l’accompagnement du Pilier m’offrent un répit mental. Je sais qu’il est en sécurité et bien accompagné.
Ça a été plusieurs années d’adaptation mais nous acceptons maintenant ce nouveau mode de vie.